Blason de Vanvey Soirée italienne

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Première réussie pour la soirée italienne

Concert-Diner- Ciné " concoctée gràce au projet artistique itinérant du Saute Ruisseau dont c'était la première incursion en Côte d'Or.

Sous le vocable : " L'Italie à la scierie ", tout un pan de l'histoire italienne, avec l'immigration des travailleurs du bois fort bien décrite par l'hôte et propriétaire de la scierie, Dominique Cecconi, puis le superbe concert polyphonique du choeur Il Galeone qui terminera la première partie, juste avant le repas traditionnel fleurant bon le basilic et autres senteurs italiennes.

En accueillant les très nombreux visiteurs ( plus d'une centaine ) l'homme du bois et citoyen de Vanvey expliquant le fonctionnement des divers machines ( scie de tète, de reprise, rogneuse ) ne put s'empècher de livrer une réflexion quant au présent de sa profession : " les traders etrangers pillent la matière première classique de la forêt, privant ainsi les entreprises de première transformation telles que les scieries locales et l'emploi s'en ressent " il est vrai que peu de gens s'en rendent compte.

Rappellant que Vanvey et la région était jusqu'à la moitié du XIX ème siècle essentiellement tournée vers la métallurgie, possédant un sous sol riche en minerai, avec des hauts fourneaux dont le dernier s'éteindra en 1865, le charbon de bois était essentiel, pour ne pas dire obligatoire pour la transformation du fer en fonte ou en acier par l'apport du carbone. Il perdra de son intérèt avec l'arrivée du charbon fossile ( houille ).

Il faudra attendre l'arrivée du chemin de fer et localement la création de la ligne Troyes-Gray ( desservant Vanvey, entr'autres ) pour que l'industrie du bois prenne son essor et qu'arrivent les premiers Italiens ; une centaine, toutes professions confondues ont travaillés sur cette ligne et habités le village durant un an.

Ainsi l'un des thèmes de la soirée italienne continue ou l'on aborde l'arrivée de l'immigration italienne liée aux métiers du bois, venue du nord de l'Italie après la grande guerre, avec les bucherons et les scieurs de long, plutôt saisonniers par rapport à leurs compatriotes qui se fixeront dans l'Est ( mines et métallurgie ) ou du batiment.

Après ces moments d'histoire humaine, place aux chants polyphoniques avec le choeur Il Galéo qui emmène son auditoire dans un univers nostalgique avec Nel Bosco ( nord de l'Italie ) en passant par l'Albanie avec Kopje puis une longue plainte exhalée par la Marena, chant des rizières, évoquant le travail des femmes du sud de l'Italie venue travailler dans la plaine du Pô, on les appellait les " Mondines " ; vont se succéder Peppino ( où l'on retrouve des accents Verdiens ) etc,

le concert se terminera par une reprise des " Mondines " version lente de " Bella Ciao "

Tout au long de cette superbe soirée un courant est passé, super. Les travailleurs du sud italien, thème de plusieurs films de Vittorio de Seta, témoignant d'une culture paysanne immémoriale et universelle, très loin du " folklore " terminait en beauté cette manifestation de qualité.

Dominique Romano